Hommage au Commissaire Robert COUTENCEAUMonsieur le contrôleur général,

Mesdames et messieurs les personnels de police de tous grades,

Mesdames et messieurs les représentants des associations mémorielles

Mesdames et messieurs les Porte-drapeaux,

Cher Claude Coutenceau et sa famille,

Mesdames et messieurs,

 En ce jour de commémoration de la libération de Lyon, c’est pour nous un jour de devoir de mémoire, le devoir de se souvenir que durant les années sombres de la période 1940-1944, certains policiers ont été confrontés sous le régime de Vichy au dilemme « obéir ou résister ».

Certains ont choisi de résister, de désobéir, de transgresser aux ordres de l’administration de Pétain en préférant défendre la Liberté au péril de leur vie.

Sous des apparences de LÉGITIMITÉ le régime de VICHY avec a sa tête le maréchal PETAIN secondé par Pierre LAVAL était un régime xénophobe et antisémite

Parmi ces policiers, Robert COUTENCEAU, mort victime des nazis au camp de BUCHENWALD il y a 79 ans.

Robert COUTENCEAU est né le 24 septembre 1895 à ORLEANS.

Héros de la grande guerre, Robert COUTENCEAU a combattu vaillamment en 14-18 à Verdun et au chemin des Dames.

Le 1 ère classe COUTENCEAU de la 15 ème compagnie du 369 ème régime d’infanterie a été plusieurs fois cité à l’ordre de son régiment.

Blessé le 19 octobre 1918, il est titulaire de la Croix de guerre avec 3 étoiles de Bronze et il est également titulaire de la médaille militaire.

Fils d’un agent de Police, Robert COUTENCEAU entre après la guerre dans la Police comme secrétaire puis après sa réussite à l’examen professionnel réservé aux candidats anciens militaires, il devient commissaire de police.

Après des affectations successives à LAIGLE dans l’ORNE en octobre 1925, puis à Vienne dans l’ISERE en août 1934, il est nommé le 11 mars 1938 à LYON commissaire de police. Il a exercé successivement avenue Paul Santy puis au commissariat de Jean Macé.

Le commissaire COUTENCEAU a agi depuis février 1941 pour la Résistance dans le cadre du noyautage des administrations publiques section POLICE, le NAP-Police.

Il a aidé les maquisards et les réfractaires n’hésitant pas à leur donner des fausses cartes et des faux laisser-passer. Il s’opposa souvent à la Milice et alla jusqu’à remettre en liberté ceux qui avaient été interpellés par cette Milice.

Le 1 er septembre 1943, il est affecté au commissariat d’ANNECY en tant que commissaire principal de deuxième classe. Démasqué pour son rôle dans la Résistance et pour avoir aidé les juifs, c’est dans cette ville trois mois plus tard qu’il fut arrêté par la GESTAPO il y a 80 ans, le 22 novembre 1943 à 4 heures du matin en même temps que le Préfet de Haute-Savoie.

Conduit à LYON pour interrogatoire au siège de la GESTAPO situé à l’école de santé militaire avenue Berthelot, il a été ensuite transféré à la prison de FRESNES puis interné à COMPIEGNE.

Il fut déporté le 29 janvier 1944 au camp de BUCHENWALD où il mourut le 28 mars suivant à l’âge de 49 ans laissant deux enfants orphelins dont son fils Claude ici présent et que je salue à nouveau.

Etre commissaire de Police à une époque où le régime de collaboration mettait tout son appareil administratif à la disposition de l’occupant n’était pas chose facile.

Certains ont choisi la voie du refus de la collaboration et ce fut le cas du commissaire Robert COUTENCEAU.

Il a choisi sans hésiter l’honneur et la   résistance mettant ainsi sa vie en péril.

Son choix l’a conduit à BUCHENWALD et il n’en est jamais revenu.

Titulaire de la médaille d’honneur de la Police Nationale et chevalier de la Légion d’Honneur, Robert COUTENCEAU a été reclassé à titre posthume commissaire divisionnaire le 15 juin 1946.La Médaille de la Résistance lui a décernée par décret du 19 mars 1956.

Merci à tous ces policiers qui nous permettent d’être Libres aujourd’hui 

Je vous remercie.